Dimanche 19 février, 26 athlètes ruthénois avaient fait le déplacement à Anglet pour y disputer les championnats interrégionaux de cross avec quelques espoirs de qualification aux championnats de France de cross 15 jours plus tard à la Roche-sur-Yon le dimanche 4 mars ainsi que de podiums pour nos deux chefs de file qu’étaient Lucas Muller en cadets et Sophie Mazenc en seniors femmes.

Partis sous un très beau soleil le samedi, ils sont arrivés sur place avec un temps couvert. Et au petit matin, il pleuvait assez fort pour qu’en arrivant sur les lieux de la course, le sol soit boueux à point rendant le parcours fort compliqué au niveau des appuis sur quasiment tout le tracé… Malheur aux pistards, la victoire allait se jouer entre purs crossmen, adeptes des sillons bien boueux, des conditions difficiles et des appuis fuyants !

Et s’il en est un dont on peut dire que c’est un vrai crossman, c’est bien Thomas Vernhes. Il a été la très bonne surprise de la journée car on ne l’attendait pas à ce niveau-là surtout après sa blessure au genou qui l’a tenu écarté de la piste et des entraînements pendant 3 semaines de début janvier jusqu’aux régionaux de cross fin janvier avant une reprise progressive (footings uniquement certes agrémentés d’un peu de fartlek) et plutôt courte.

Certes, jusque là, on savait qu’il avait de grosses capacités suite à sa première saison hivernale où il avait brillé pour ses débuts en cross mais rien n’était moins sûr quant à sa capacité à aller chercher une place parmi les tous meilleurs de l’interrégion. Une 14^ème place aux interrégionaux de cross après seulement 2 à 3 semaines d’entraînement en cadet 1 (S’il vous plaît !) et donc une qualification aux France où il y avait décroché une très belle 101^ème place ponctuaient certes une première saison de cross de fort belle manière mais encore fallait-il confirmer par la suite.

C’est en partie chose faite avec un très beau podium, une belle 3^ème place, un peu inespérée (il fallait voir son étonnement sur le podium ou lorsqu’il a franchi la ligne d’arrivée !) mais tellement méritée vu son investissement aux entraînements et son envie de bien faire depuis sa reprise.

Alors qu’il visait « seulement » une qualification ne sachant pas trop comment se situer par rapport à ses concurrents suite à sa blessure et son manque relatif d’entraînement et qu’il  avait ainsi choisi d’effectuer en conséquence un départ prudent aux alentours de la 15^ème place, il a rapidement compris qu’il était finalement très bien. Il a toutefois effectué un retour prudent et progressif passant à la 9^ème place à mi-course (il y avait deux tours) puis en 7^ème position aux 2/3 de la course recollant alors à 5 secondes de la 3^ème place (les deux premiers s’étant échappés de fort belle manière dès le départ). C’est à ce moment-là qu’il décida de faire l’effort  afin d’essayer de remonter ses concurrents un après l’autre. Reprenant très rapidement les 6^ème et 5^ème, il revenait non moins facilement sur le 4^ème dans la première grosse descente du parcours rendue fort technique de par son côté glissant et attaquait une première côte de plus en plus pentue jusqu’à son sommet où il réussissait alors à recoller au 3^ème. Attaquant alors une deuxième descente encore plus prononcée et tout aussi glissante qui s’achevait par un virage à 180° complètement inondé (20 à 30 cm d’eau), autant dire un passage casse-gueule ils amorçaient ensuite immédiatement une côte reflétant comme un fidèle pendant la descente tout juste effectuée si ce n’est que cela montait (et pas qu’un peu dans la boue et le petit torrent!!)…

Thomas effectuait alors un effort décisif parvenant à prendre une bonne quinzaine de mètres sur son plus proche poursuivant et après avoir bien relancé l’allure dans la dernière portion de la course, il s’envolait triomphalement vers le podium !

Maintenant, l’objectif sera donc de rentrer dans le top 50 aux France de cross ; objectif annoncé depuis la saison passée et son résultat précédent (101^ème) à ces mêmes championnats et remis au goût du jour au vu du résultat de la course car il était difficile d’imaginer avant cette dernière un aussi bon résultat.

Félicitations à lui mais le plus beau reste à faire.

Ensuite, parlons maintenant des 3 autres qualifiés du jour avec 2 valeurs sûres dont on se doutait qu’ils se qualifieraient et un dernier qui a, lui aussi, été la bonne surprise du jour même s’il avait déjà décroché par le passé des qualifications aux France de cross.
Je veux parler de Sophie Mazenc, Mickaël Cassagnes et Cyrille Dos Santos.

Pour la première, sa 8^ème place restera un peu en travers de sa gorge car depuis quelques années elle tournait avec insistance autour du podium (5^ème l’an passé, 4^ème l’année d’avant, …) et elle perd quelques places cette saison. Il ne faut cependant pas forcément y voir une régression tant les caractéristiques boueuses du parcours ont modifié la donne dans toutes les courses reléguant certains outsiders bien loin de la tête et en propulsant d’autres aux avant-postes.
Après avoir pris un bon départ qui la voyait se place en tête d’un petit groupe d’une dizaine d’unités, elle laissait partir la future gagnante de la course, la brillante Patricia Laubertie que seule une concurrente d’Arès réussissait à accompagner dans un premier temps avant de céder en fin de course. Elle prenait donc la tête du groupe de chasse en compagnie d’une vieille connaissance (si l’on peut dire) l’athlète espoir du SATUC Anne Lonjou qui réussissait progressivement à s’échapper elle aussi. Derrière, Sophie était malheureusement remontée dans le final de l’épreuve par plusieurs concurrentes et devait se contenter d’une décevante 8^ème place (au vu de son potentiel bien sûr) mais tout près de la 4^ème place en termes de chrono.

Comme je l’ai déjà dit, aucune conclusion ne peut être tirée de cette course tant les conditions de course étaient spéciales. Il reste juste à espérer que Sophie fera aussi bien (voire mieux ?) que l’an passé où elle avait pris une excellente 29^ème place aux France de cross. Bonne chance à elle !

En revanche, pour Mickaël, sa 12^ème place en seniors est un excellent résultat puisqu’elle constitue son meilleur résultat aux interrégions depuis qu’il est espoir (sa meilleure place était jusque là 18^ème au scratch). Après un départ assez prudent, il remontait lentement jusqu’à recoller à un groupe de 3 coureurs qu’il lâchait en fin de course (excepté le coureur de Saint-Junien, le seul à lui résister). Lui, a bien su profiter des conditions spéciales puisqu’il bat notamment le 2^ème des régionaux et termine tout près du 1^er (à une trentaine de secondes).
Pour Mickaël, l’objectif sera d’intégrer pour la première fois le top 100 français des crossmen et il a de fortes chances d’y parvenir au vu de la saison qu’il a déjà effectuée. Bonne chance pour la Roche-Sur-Yon !

Enfin, dernier qualifié, Cyrille Dos Santos, 30^ème en seniors. Il en avait les capacités mais ses dernières sorties n’avaient pas permis d’en savoir plus quant à ses chances de qualification et lui-même ne savait pas trop si cela passerait. En réussissant sa « meilleure course » de la saison hivernale dixit l’intéressé, il a décroché le fameux sésame et lui aussi se rendra à la Roche-Sur-Yon 2 ans après en espérant y décrocher un meilleur résultat et viser, pourquoi pas, une place dans les 200 premiers.

Au rayon des déceptions, la non-qualification de Lucas Muller en cadets dans un mauvais jour et qui, après plusieurs chutes, a abandonné. Dommage car avec un peu plus d’abnégation, nul doute qu’il serait lui aussi passé tant sa marge était grande. Il aurait ainsi pu découvrir ses premiers France de cross FFA. Il devrait maintenant plutôt les découvrir en salle et sur 800 mètres très prochainement vu qu’il est actuellement 3^ème cadet aux bilans hivernaux avec de vraies chances de médaille. Comme on dit, on apprend de ses erreurs !

Autre déception, l’équipe cadets non qualifiée pour les France et qui, en plus de partir déjà amoindrie de par le non-départ de Sylvain Couderc pas suffisamment remis d’une blessure, voyait ses chances s’envoler définitivement avec l’abandon de Zacharie Meakins suite à un dos bloqué.